Algues vertes : de pire en pire

Publié le par librinfo

Un décret absurde
 
Les ministères sourds aux protestations des Bretons

 

Par Eaux & Rivières de Bretagne

 

On pourra bientôt épandre davantage de lisier


Le décret relevant les plafonds d’épandage d’azote est paru mardi 11 octobre au Journal Officiel. Fortement contesté par les collectivités bretonnes, il est signé alors que la Commission européenne exige de la France des explications sur sa politique de prévention des algues vertes et qu’un rapport du Conseil Général du Développement Durable s’inquiète de la facture des pollutions agricoles.

Le Journal Officiel publie le 11 octobre 2011 le décret ministériel relatif au programme de lutte contre la pollution des eaux par les nitrates. Au printemps dernier, le projet avait soulevé une vague de protestations en Bretagne, en particulier auprès des communes littorales envahies par les algues vertes. Le relèvement des plafonds d’épandage de lisier était jugé incohérent avec les programmes engagés pour réduire la pollution par les nitrates.


Le décret publié mardi entérine le relèvement des plafonds d’épandage. En limitant à 170 kg d’azote par ha de surface agricole totale (SAU) et non plus par ha de surface potentiellement épandable (SPE, soit la SAU déduction faite des surfaces à proximité des cours d’eau, du littoral, des tiers), il va permettre d’augmenter de 20 % les quantités d’azote épandues sur les sols !


Pour Jo HERVE, Président d’Eau & Rivières de Bretagne, « les ministres sont restés sourds aux protestations des bretons, et ont signé un décret qui va rendre encore plus difficile la reconquête de la qualité des eaux exigée par la Directive Cadre sur l’Eau».


La parution de ce décret intervient alors que la Commission européenne exige de la France, dans une lettre du 17 juillet dernier, des explications sur sa politique de prévention des marées vertes. La Commission doute que les directives européennes sur les nitrates de 1991 et sur l’eau de 2000 soient correctement appliquées. Les demandes d’explications de la Commission portent sur l’ampleur des marées vertes, l’effectivité des actions annoncées dans le plan gouvernemental, la mobilisation de la réglementation, la stratégie pour prévenir les marées vertes sur l’ensemble du littoral breton.


« La signature de ce décret est un mauvais coup porté à la reconquête de l’eau et un déni des efforts financiers des bretons pour se débarrasser des marées vertes. On voudrait plomber la politique de l’eau et ne pas atteindre le bon état des eaux exigé par les directives européennes qu’on ne s’y prendrait pas autrement » dénonce Jean-François PIQUOT, porte parole d’Eau & Rivières de Bretagne.


La facture annuelle des pollutions agricoles, déjà évaluée à 215 euros par personne dans le récent rapport du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable, va encore grimper avec une telle décision !


Eau & Rivières de Bretagne estime que ce décret viole les principes constitutionnels de précaution et d’action préventive, ignore les recommandations de la Cour des Comptes et engagera un recours devant le Conseil d’État pour faire annuler ce décret absurde.


Lire le décret

Lire le rapport du CGDD "Coûts des principales pollutions agricoles "de l’eau

Publié dans Ecologie

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